Soutien aux "9 de Tarnac" - communiqué de RefusADN Rouen

Publié le par RefusADN


3 Rouennais ont été interpelés lors de la tonitruente opération médiatique d'Alliot-Marie.

Plusieurs parmis les 9 personnes interpelées ont été prélevées de force, malgré le fait qu'elles aient refusé de signer le consentement (un verre d'eau, le premier qu'on vous sert depuis des heures et des heures, remplace avantageusement et sournoisement le coton-tige...).


Soutien inconditionnel aux 9 de Tarnac - arrêt des mises en examen - à bas les opérations policières et les régimes "d'exception"


communiqué de RefusADN Rouen distribué au rassemblement de soutien et à la réunion fondatrice du comité local de soutien aux "9 de Tarnac":



 

Sabotage, calomnie, fichage


C’est une opération politique. Les médias relaient docilement le message : le sabotage est un acte de terrorisme, et ceux désignés comme coupables le sont certainement, puisque le gouvernement le dit. On aurait même des preuves, des « traces ADN ». Mais après deux jours de battage médiatique, la machine s’enraye : en fait de preuves établies par des mois d’enquêtes, on n’aurait que quelques indices. Lesquels ? Un livre, excellente vente au rayon sciences sociales, et l’installation d’une « communauté » en Corrèze, qui a eu pour effet de faire revivre les commerces de proximité et d’insuffler un nouveau souffle à la vie d’un petit village, aux dires des habitants eux-mêmes. La question n’est évidemment pas de savoir si oui ou non les faits de terrorisme sont avérés : on désigne l’ennemi intérieur, c’est-à-dire ceux qui s’organisent et pensent en marge de la politique classique, réfléchissent par eux-mêmes sur la société actuelle, plantent leurs propres carottes et créent des liens sans passer par la case associative. Association de malfaiteurs et entreprise « terroriste », dit la Ministre. L’ADN soi-disant retrouvé comme « preuve » (mais de quoi un bout de cellule peut-il être la preuve, à la fin ?) servirait-il à couvrir une manœuvre du gouvernement?

De même que, pour le fichage ADN, on est passé des condamnés pour crimes sexuels à la petite délinquance, aujourd’hui le « terrorisme » serait : tout ce qui sort du rang. Ainsi la politique répressive, partant de cas d’exception (violeurs et tueurs) finit par imposer comme norme le fichage génétique systématique (toute personne finissant dans les geôles de garde-à-vue), les extensions délirantes du pouvoir de la police (enfermement de 96h, interrogatoires sans avocat durant les 72 premières heures, prélèvement ADN forcé), la surveillance généralisée (levez les yeux dans le centre-ville, vous verrez de petites boules noires, très haut : ce sont des caméras). Suspicion, flicage, toujours et partout. Simplification des règles, augmentation des moyens. Amélioration du rendement, dira-t-on, et avec objectifs chiffrés. L’ennemi est partout : cela pourrait être l’ouvrier gréviste, le manifestant, pourquoi pas un membre d’une association quelconque (et donc, potentiellement,  « de malfaiteurs »). Avez-vous donné spontanément votre ADN pour faire baisser le taux de suspicion vous concernant ? Vous êtes peut-être écouté et suivi depuis des mois sans le savoir…

Certainement, laisser sans écho ce genre d’opérations de communication renforcerait l’arbitraire bien plus que les prétendus « résultats concluants » de toutes les enquêtes que peut mener le gouvernement. Il nous faut donc les combattre toutes. Nous ne voulons pas de cette grille de lecture qui ne joue que sur la peur, alors qu’il est sûr que ce qui doit s’élaborer politiquement doit partir de la joie de faire ensemble. En cela les partis bureaucratiques de gauche, du PS à Besancenot, sont un excellent exemple de ce qui n’est pas souhaitable en termes de mise en commun et d’organisation. Ce dont l’Etat a peur, c’est que s’élaborent des liens et des solidarités qui fassent que plus personne ne veuille de sa police, qu’en dernière instance elle ne défende que lui. A coups de « preuves ADN » et d’opérations « Taïga », on veut nous faire croire que la société est en danger. Mais à l’évidence, nous n’avons à craindre que cette société elle-même, qui n’est qu’une gigantesque accumulation de crises et de catastrophes, qu’un grand désastre. Ficher toute personne amenée à rencontrer une patrouille de police, jeter toujours plus de gens en prison, n’amène rien de désirable. Nous ne voulons pas d’une société de contrôle, or c’est bien elle qui s’impose à nous.


Solidarité avec les mis en examen de Rouen et d’ailleurs

Abolition du FNAEG, de tous les fichiers et de la CNIL.

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H
qu'en est il du procès de dec?géraldine
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